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Écriture et témoignage


Libération - Mon témoignage - part.3

Publié par Solange

Deux ans ont suffit à mon ex-compagnon pour se persuader qu'il avait gagné la partie qu'il avait entreprit à mon encontre.

Dès le premier jour j'ai sentie que quelque chose n'allait pas mais, j'ai mis ça sur le compte du stress dû à une période difficile de sa vie qu'il traversait à ce moment là.

Mais très vite j'ai compris qu'il n'était pas clair, qu'il mentait, affirmant une chose puis tout le contraire l'instant d'après et j'ai tenté dès le premières semaines de l'écarter de ma vie.

Entre-temps en conflit avec ma première propriétaire pour un tas de raison, j'ai déménagé et je suis resté chez ce compagnon le temps de trouver un nouveau logement.

Il se réveillait la nuit en sueur et commençait à hurler et à m'insulter, et quoi que je fasse il n'était jamais satisfait de mon attention envers lui.

Très vite l'idée même de dormir à ses côtés m'angoissait terriblement.

Il est arrivé que je sorte de chez lui, quand il ne m'en empêchait pas, car souvent voyant que je voulais prendre l'air pour respirer, évacuer son trop plein de stress qu'il m'envoyait à la figure mais aussi, pour lui permettre de prendre du recul sur lui, chose que je lui expliquait calmement, il se bondissait aussitôt vers la porte pour la fermer à double tour, ce qui ne faisait qu'empirer par son ingénieux manque de bon sens, la tension artérielle de mon coeur en suffocation, bref, je vous passe les détails de nos disputes qui s'en suivaient...parce que là où je voulais en venir est que parfois après des disputes interminables, tentant bon gré mal gré de le raisonner, il est arrivé que je puisse sortir enfin mais seule, épuisée, léssivée en pleine nuit même par mauvais temps. Il me fallait pas moins d'une semaine pour m'en relever à chaque fois, juste le temps d'avoir assez de linge du coup à laver, sauf que je reculais de plus en plus l'échéance d'aller chez lui et je m'astreignais à laver tout à la main, courbée au-dessus de ma baignoire comme mes aîeux.

D'une certaine façon j'étais devenue son esclave, son jouet.

Ses jeux favoris étaient le harcèlement moral en plus d'être vulgaire et l'humiliation publique.

Les seules vacances d'été avec lui ont été un calvaire, il prenait à parti les gens venus comme moi trouver calme et repos, et il explosait sans crier gare, en proferant des insultes et des menaces qu'ils finissaient toujours par m'adresser directement en me pointant du doigt tout en m'injuriant de tous les noms avilissants possible et disait que j'étais incapable d'aimer et que les autres couples alors présent étaient des modèles exemplaires et que c'était entièrement de ma faute si je ne lui convenait pas. Pour lui je devais copier sans cesse sur les autres, essentiellement les femmes et en particulier d'un certain type, pour apprendre à être digne de son respect, respect qu'il ne témoignera jamais envers moi.

Étant en situation précaire mais n'ayant aucune machine à laver, ni de laverie à ma disposition dans mon quartier, je reculais le plus possible le moment d'aller chez lui pour laver un maximum en une seule fois ( une seule matinée ou une seule après-midi), parfois il se montrait plus calme qu'à son habitude mais je restais toujours sur mes gardes.

Au fil du temps, j'ai compris que je devais compter aussi sur ses maîtresses ! lol Façon de parler ! Son ex faisait partie de la troupe des "couches toi là". Il me faisait passer pour le monstre, l'indésirable, la chose à humilier auprès de ses amis et les autres femmes pour de saintes aguicheuses, qui d'aileurs ne demandaient qu'à coucher avec lui, ne voyant chez lui que l'opportunité de prendre leur pied !

Tous, sa famille compris qui s'est rallier à ses exigences et à son tempérament, ont tenté de jouer sur le fait que j'étais une femme seule expatriée de surcroît et en situation précaire pour exhorter et satisfaire leurs frustrations.

Sa mère, elle-même victime de violence mais laissant toujours le soin à son mari de la frapper et de lui faire des enfants sans jamais broncher, et en le laissant à son tour frapper ses enfants sans jamais le dénoncer, prends aujourd'hui le parti de son fils bourreau contre sa victime. Avec la même attitude qui consiste à la narguer, l'insulter tout en lui riant au nez, ne craingnant aucune représailles sauf peut-être si blessures bien saignantes il y a ou si mort s'en suit. Ceci étant, si la victime en l'occurence ici c'est moi, je crains que je ne saurais pas la seule à son tableau de chasse. Je précise tout de même au passage que cet homme était un ami d'enfance, le seul.

Bref, deux ans de descentes aux enfer, dont le principal frein pour en sortir était pour moi le manque d'argent pour m'acheter une machine à laver et être ainsi complètement indépendante.

La lassitude de la solitude m'a parfois joué des tours également mais, jamais je ne l'appelais, lui faisait toujours le premier pas quand il ne me voyait pas. J'y allait à contre-coeur mais il suffisait qu'il se fasse voir sous son bon jour, pour tenter ma chance de laver mes affaires et pourquoi pas de regarder un film avec lui si c'était une comédie, histoire de passer une soirée pas trop lourde à supporter. Les derniers temps c'était impossible, tout n'était plus qu'un chao insubmersible. Je ne sortais plus, épuisée, sans énergie, plus de goût de marcher, ni l'envie de faire connaissance avec qui que ce soit. Il était d'une telle jalousie au début aussi, enfin au début c'est ce que je croyais, parce qu'en fait pour être jaloux il faut se sous-estimer, hors cela lui est impossible. Il me le faisait remarqué sans cesse dès qu'il s'apprêtait à faire son éloge en un monologue insatiable, persuadé qu'il était le meilleur, le meilleur compagnon du monde, le meilleur amant du monde, le meilleur homme sur terre affublé du meilleur et du plus performant sexe et dont il fallait que j'atteste les qualités quand soudain il se souvenait de moi pour mieux flatter son égo. Son sexe était son obsession, ses monologues sur son sexe me faisait décoller à la seconde vers la porte de sortie, c'était intenable d'avoir à mes côtés un mec aussi con. Je n'aime pas employer ce mot mais rien qu'à évoquer ces moments de stérilité abyssale, je suis encore excédée. Il jouait au jaloux sans l'être, et faisait tout pour m'en convaincre jusqu'à ce qu'il me dise et me répète qu'en faite il ne me faisait pas confiance et que c'est donc lui qui avait à craindre de moi et non l'inverse. Sans raison apparente aucune, il décidait à lui tout seul d'instaurer une atmosphère pleine de suspicion par un jeu interminable de questions. Toujours la même quand il en choisissait une en particulier il ne la lachait plus, recommençait à la poser malgré ma réponse donnée et il me la reposait encore et encore. Il procédait à un interrogatoire interminable voulant me soutirer je ne sais qu'elle réponse que je n'avais pas, si ce n'est une seule et toujours la même à la question qu'il me posait. Parfois, il détournait lui même la conversation pour me la reposer soudainement voulant produire un effet de surprise, effet de surprise qui s'essoufflait très vite. Cela pouvait durer des heures. Je perdais très vite toute attention à ce qu'il disait, mon cerveau était vidée d'énergie, j'étais lessivée, je n'arrivait plus à penser, je sentais juste l'impératif de prendre mes jambes à mon cou et de m'enfuir à jamais.

Quand il m'enfermait à double tour pour continuer son control auquel il prenait plaisir, me détruire était pour lui jouissif, il y ajoutait toujours des petites touches faisant des allusions à son ex qui était pour lui la femme parfaite alors, que c'est lui qui l'avait quitté. En fait, ils ne se sont jamais vraiment quittés, je le sentais mais j'attendais de lui qu'il me le dise franchement, au lieu de cela il continuait à nier, ce qui me mettait d'autant plus hors de moi.

Il a tout fait pour me faire culpabiliser, il a tout fait pour me faire partir tout en me reprochant de l'abandonner alors qu'il n'a jamais ressenti un seul sentiment envers moi, lui seul comptait et compte car il ne changera pas.

Il voulait que je ressemble à son ex, que je m'habille pareille, avec le string léopard, la jupe raz les cuisses et les tee-shirts à paillete, choses que je déteste !!! Je sais son style de vêtements dans les détails car il en traînaient encore chez lui quand je m'y suis installé le temps de chercher un nouvel appart. Il m'avait dit qu'il avait rompu, qu'il ne la supportait plus depuis longtemps et qu'entre-temps il était tombé amoureux de moi. Lorsqu'il m'a déclaré se flamme rien n'était joué pour moi aussi parce que son ex avait encore les clés de son appart à lui, et rentrait quand bon lui semblait et ce pendant 4 mois après que lui et moi soyons ensemble. Cela à été le sujet de grandes discordes entre nous, car pour moi quand une histoire est finie, tout doit être en ordre ! Les affaires de l'ex-copine chez l'ex-copine, et les clés de l'ex-copain chez l'ex-copain ! C'est là que j'aurais dû le quitter définitivement, quitte à ce qu'il rampe pour me récupérer et preuve à l'appui que tout était en ordre ! Mais ça faisait 19 ans que je cherchais à revoir cet homme parce qu'il était à la fois mon ami et mon premier amour. Il fallait à tout prix que je sache, que j'ai une réponse quitte à ce qu'elle soit un NON, mais une réponse pour envisager l'avenir. Seulement j'ai eu du mal à le quitter très vite après tant d'année où son amour pour lui à été la seule chose à laquelle je pouvait me raccrocher, c'était trop rapide pour y renoncer déjà. Comme si j'en avais encore besoin pour me sentir forte. Je ne regrette pas d'être venue chercher la réponse, c'est pour moi que je l'ai fais. C'était sans nul doute aussi un deuil nécessaire à la construction qui s'annonce, ne renonçant jamais à la vie.

Bref, pendant qu'ils prenaient du plaisir, j'ai y perdu un peu de ma santé mais pas de ma détermination à continuer mon chemin de vie. J'y ais perdu un peu de ma santé, je précise tout de même pourquoi, parce qu'il me harcelait aussi au téléphone et rôdait dans ma rue, par deux fois il est rentré dans mon immeuble sans que je l'invite. Par deux fois il est venu me provoquer, jusqu'à en faire hurler mes tympans et éclater ma tête. Je hurlais à mon tour, le suppliant de me laisser tranquille. Il redevenait aussitôt calme, riait et me traitait de folle lorsque j'étais à bout.

40 ans d'épreuves, je ne tiendrais pas longtemps. Pas 40 ans de plus en tous les cas.

Ses maîtresses ont 45 ans en moyenne comme lui ! Ils les respectent parce qu'elles sont mères dit-il. Ils les apprécient parce qu'elles ont fait leur cycle dit-il et qu'elles ont été déjà marié. La peur que je sois enceinte était aussi son obsession, il disait que si je tombais enceinte il ferait comme à son ex, il me donnerait un grand coup dans le ventre pour que je perde le bébé. Je l'ai cru à moitié pour son ex mais, sa menace était très claire. De toute façon sans amour il n'est pas question pour moi de procréer et sans argent non plus je ne prendrais pas le risque d'enfanter car je n'aurais rien à offrir à mon enfant.

Une des pires choses est que mon ex m'a violé et ma famille ne reconnaîtra jamais qu'il est un fils de pute ! Ni elle, ni la justice qui préfère fermer les yeux et être complice des criminels plutôt que de les condamner.

Si il y a un droit qu'on ne pourra pas m'enlever, c'est le droit de mourir après tout ça, plutôt la mort que la soumission, plutôt la solitude ascètique qu'une relation, l'amour je n'y crois plus. Il n'y a que l'écriture qui compte.

Je ne desespère pas parce que je ne regrette pas les humains, je ne dois rien à personne, ni à la société.

Je ne donne pas ici tous les détails de mon calvaire, c'est pénible à raconter. Mais une seule chose revient dans toute cette histoire et une seule chose convient à faire dans tous les cas : FUIR ! Fuir est se protéger !!! Fuir est sauver sa vie et n'écoutez personne d'autres vous dire le contraire ! Sauvez votre vie !!! Et celles de vos enfants si vous en avez !!!

Ne vous justifiez jamais, ne les prévenez jamais, parce qu'ils sont leur propre jeu mental, leur propre délire, au pervers dites leur merde sans rien dire !

Rosie the Riveter - Icône de la culture populaire américaine immortalisée par les dessinateurs Norman Rockwell et J. Howard Miller. L'original remerciait les travailleuses américaines pour leur effort de guerre...

Rosie the Riveter - Icône de la culture populaire américaine immortalisée par les dessinateurs Norman Rockwell et J. Howard Miller. L'original remerciait les travailleuses américaines pour leur effort de guerre...

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